Partez avec moi à la découverte des petits villages médiévaux de l’arrière pays niçois, sur la Côte d’Azur en France, à bord du train des Pignes.
La France et ses petits villages patrimoniaux
Lorsque je m’imagine la France, je pense immanquablement à ses petits villages où la pierre est à l’honneur. La courte histoire, ou plutôt le peu de patrimoine historique de notre nouveau monde, est probablement la source de cette attirance pour les trésors historiques que recèlent le vieux continent. Lorsque j’ai su que j’allais sur la Côte d’Azur pour le Salon des blogueurs voyage à Cannes, je me suis mise à rêver de ces petits villages qui peuplent mon imaginaire. Une fois sur place, je me suis empressée de demander à l’Office de tourisme de l‘Esterel, où j’ai fait mon blogtrip, l’endroit où je pouvais en trouver dans les alentours de Nice. J’ai appris que l’arrière pays niçois en comptait plusieurs, dont certains sont très anciens. Cela devenait évident que ma dernière journée en France, je la passerais à bord du train des Pignes pour visiter ces petits trésors bien camouflés dans les Alpes Maritimes et les Alpes de Haute-Provence.
L’arrière pays niçois à bord du train des Pignes
Le train des Pignes est un petit train qui relie Nice à Digne-les-bains en traversant les Alpes Maritimes et celles de Haute-Provence sur 151km. Il traverse une vingtaine de villages, dont certains sont perchés à flanc de montagne. Son parcours est pittoresque. Le simple fait d’être à son bord est déjà un voyage en soi.
Comme je n’avais qu’une seule journée et que je voulais profiter des villages où je m’arrêtais, j’en avais sélectionné deux pour leurs caractéristiques propres à chacun. C’est donc par un beau samedi matin que j’ai fait mon embarquement en direction d’Entrevaux et Touët-sur-Var, deux villages médiévaux sortis tout droit d’une autre époque.
À peine le départ sonné que les paysages changent rapidement au travers de la fenêtre à laquelle j’ai le nez bien collé. Le bord de mer laisse place à des paysages de montagne. Nous suivons le cours d’une petite rivière qui draine les montagnes en allant se jeter dans la mer Méditerranée. Le train s’enfonce dans l’arrière pays niçois et plus on avance, plus le relief se fait imposant. Nous croisons de petits villages. Certains jouxtent le chemin de fer, alors que d’autres sont perchés le long des falaises. À chacun d’eux, le train s’immobilise brièvement devant un petit bâtiment faisant office de gare avant de continuer sa route.
Je discute avec un vieil homme qui habite Monaco et qui rend visite à sa famille dans l’un de ces villages de haute altitude. Il me parle de sa région, de cette vallée, de ses gorges vertigineuses. Je suis soudainement propulsée dans un autre monde. Hier encore, je vivais une vie de princesse à Cannes, dans un univers jet set, et là je suis dans un train qui m’amène des siècles antérieurs pour découvrir la France d’autrefois. Je me sens dans mon élément et je ressens la fébrilité. Les distances géographiques deviennent à leur tour des distances temporelles.
Entrevaux et sa citadelle perchée
Une fois arrivée à Entrevaux, la charmante petite gare m’accueillit. Elle se tient là, seule, figée dans le temps.
Je lève la tête, car ce qui fait la spécificité d’Entrevaux est sa citadelle qui servi durant plusieurs années à protéger la ville de ses envahisseurs. Bien installée au haut de la montagne et rejointe par une longue montée, elle se tient là, encore fièrement.
Après quelques minutes à regarder le panorama de manière plus globale, je me dirige vers le petit pont de pierre qui mène vers les petites ruelles du labyrinthique village.
De l’intérieur du village aux maisons colorées, délavées et très hautes, on a peine à voir le ciel. On se sent aspiré par le décor. Un mur d’enceinte fait le tour. Je me dirige d’abord à l’intérieur de ces remparts pour comprendre sa physionomie avant de me diriger dans le dédale de petites rues étroites.
Le village est encore plus beau que ce que j’imaginais. De petites fleurs sont installées le long des grands corridors sans fin. Je monte, je descends, je vais à gauche, sur la droite. J’ignore où je vais, mais j’avance. Je veux tout voir, c’est tellement magnifique.
J’entre dans une église, ou peut-être est-ce une cathédrale. J’en admire les fresques. Encore tant de beauté. Je ne m’habitue pas à ce sentiment d’émerveillement que j’ai en moi.
Une fois à l’extérieur, je pense halluciner. Des Croisés, ces chevaliers chrétiens du Moyen-Âge qui ont participé aux croisades au nom de la religion, se tiennent devant moi. Ah oui j’oubliais, c’est la journée du patrimoine en France, alors il y a de l’animation sur place. Je me mets à leur trousse, ils deviennent sans le savoir mes guides. Nous arrivons sur la place centrale où des gens jouent de la musique et chantent. Je m’installe un moment, mon train n’arrive que dans une heure. J’ai du temps devant moi que je prendrai finalement pour apprécier ce spectacle. Piqués par la curiosité, quelques vieillards se joignent à moi. Nous rigolons, je me sens bien.
Pour profiter de la vue plongeante sur le village, je profite des dernières minutes avant de retourner à la gare pour monter un peu le rempart vers la citadelle. Quel décor ce petit village entouré de ces montagnes! J’en verse une larme. Je suis de nouveau émue, tout comme mon premier passage en France, à Paris en 2010. Ce pays ne me laisse finalement guère indifférente.
Touët-sur-Var : Le village tibétain de France
Je reprends le train en direction de Nice, prochain arrêt Touët-sur-Var. Ce nom sonne drôle à mes oreilles. Mais ce n’est pas l’originalité de son nom qui m’attire, mais sa particularité d’être un village adossé à flanc de montagne. Les maisons très hautes semblent tenir en équilibre sur le bord d’un précipice. À le voir, hissé là-haut, je m’attends à ce que cette visite soit un peu plus sportive.
Les maisons sont dans un état moins bien conservé que celles d’Entrevaux. L’ambiance y est également un peu plus lugubre. Une fois la rue principale délaissée, je commence mon ascension dans les petits escaliers de pierres. Je croise à peine quelques personnes dans les petites rues qui mènent à l’église. Ici le temps a laissé sa trace et a suivi son cours. Malgré tout, le charme est bien présent et opère de nouveau sur ma personne. Je trouve le village particulièrement original avec ses maisons qui tiennent à la verticale et leurs portes peintes de différentes images. Arrivée au sommet, c’est la vallée autour qui m’offre maintenant de superbes panoramas.
J’en fais rapidement le tour et il me reste encore plus de deux heures à attendre avant l’arrivée de mon train qui me ramènera à Nice. J’en profite pour m’asseoir sur une terrasse sur la petite rue principale jusqu’à ce que la brunante arrive. Je rejoins alors la petite gare qui vient de s’éclairer dans la nuit et j’attends paisiblement mon train qui ne devrait pas tarder. Le petit village là-haut commence à s’illuminer, se détachant d’un ciel sombre éclairé seulement par la lune presque entière. Je le regarde une dernière fois, en signe d’un dernier au revoir. En route maintenant vers le monde moderne.
Infos pratiques pour visiter les villages de l’arrière pays niçois
Je ne pourrais pas dire que je connais très bien l’arrière pays niçois pour y être allée qu’une seule journée. Mais lorsque je regardais la carte, j’ai constaté que c’était une région d’une grande richesse et qu’il me serait très difficile de faire un choix sur ce que je voulais visiter. Alors, si vous avez un peu de temps devant vous, vous aurez la possibilité de vous planifier un bel itinéraire.
Comment se déplacer dans l’arrière pays niçois
1. Train des Pignes: J’ai opté pour le train des Pignes qui fait partie du réseau des trains de Provence (il faut donc le prendre à la gare des trains de Provence et non celle sncf) et qui s’oriente vers l’Ouest à travers les Alpes Maritimes et celles de la Haute-Provence. Il traverse plusieurs villages qu’il est possible de visiter.
Il y a plusieurs possibilités de randonnées pour ceux qui veulent joindre la visite à un défi un peu plus nature et sportif. Des arrêts sont donc possibles entre les villages. Vous les retrouverez dans le dépliant téléchargeable ici:
Prix: J’ai opté pour un pass à 15euros qui me permettait de me rendre à Entrevaux et d’arrêter dans les différents villages que je voulais sur ma route et d’y remonter autant de fois que je le désirais dans la même journée.
Horaire: Rendez vous sur le site du chemin de fer pour planifier votre horaire. Veuillez à bien organiser vos différentes étapes dans les villages, car le train passe environ de 4 à 6 fois seulement dans la journée.
2. En bus: La ligne 790 Nice – Entraunes se rend aux villages, mais si vous y allez en semaine, vous devrez dormir sur place car les liaisons dans le sens Nice-Entrevaux se font tard en journée.
3. Voiture: La meilleure façon de visiter l’arrière pays niçois demeure la voiture. La route RN 202 parcoure sensiblement le même tracé que le train des Pignes. Pour la location, vous pouvez regarder sur le site de carigami pour trouver le véhicule qu’il vous faut au départ de Nice. Celle-ci vous permettra de profiter amplement de chaque village et de prendre votre temps pour les apprécier. Vous pourrez aussi aller dans des régions que le train ne dessert pas. Les villages des Gorges du Loup, par exemple, sont parmi les plus beaux villages de France. Si vous avez la chance, n’hésitez pas à vous y rendre.
À partir de Nice, il y a aussi le train des merveilles qui s’oriente vers l’Est près de la frontière de l’Italie à travers la Vallée des merveilles inscrite sur la liste du patrimoine de l’Unesco.
N’oubliez-pas de partir assuré. J’ai un dossier complet sur les assurances voyage ici-même où j’y suggère de bonnes compagnies et où vous y trouverez même des rabais.
Alors, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une belle découverte des villages de l’arrière pays niçois. Osez quitter les grandes plages de la Méditerranée, vous verrez qu’il y a de magnifiques petits trésors cachés.
22 commentaires
bonjour a tous, je souhaite relancer un commerce dans un village de l’arriere pays, ouvert a toutes propositions, merci, Cordailement
Bienvenue chez moi, je suis content que la région t’est plu. C’est la route que je prend tout les weekend en voiture pour monter en station de ski. C’est vraiment magnifique. Attention quand même, Touet et Entrevaux, ce n’est pas l’arrière pays niçois. Entrevaux est d’ailleurs dans le 05.
Humm le 05 ca me dit pas grand chose…j’ai toujours un peu de mal à comprendre vos régions francaise hehe. J’avais appelé cela comme ca pour dire que c’était derrière Nice, mais avec ton commentaire j’ai réalisé qu’il y avait vraiment une région qui s’appelle arriere-pays nicois. Oups facheuse erreur ca. Merci de me l’avoir souligné 🙂 Et t’as de la chance d’aller faire du ski dans cette région. C’est tellement beau.
Pas de souci et si jamais tu passe dans le vrai arrière pays-niçois, tu trouvera de très beau paysage entre mer et montagne 😉
Entrevaux se trouve dans le 04 et votre exposé sur votre sortie est magnifique, merci😉
Non Entrevaux c’est le 04 et non le 05.
J’habite Entrevaux
Ohh tu es passée pas loin de chez moi !
Je connais très bien ces petits villages et j’aime particulièrement Entrevaux qui est super joli et original.
Oui je sais, je vois souvent tes magnifiques publications de cette région 🙂 La chance de vivre dans un si bel endroit.
Personnellement, j’ai eu un méga coup de cœur pour Saint-Paul de Vence lors de mon voyage dans le midi. C’est un petit village où (on le croirait!) tous les artistes européens se sont donnés rendez-vous pour ouvrir une échoppe, un atelier, une boutique et y exposer leurs œuvres. Un village composé de petites rues pavées, de fontaines, de bancs, de fleurs. Tout est beau; tout est incroyablement vieux et propre. On aurait envie de s’y promener des jours entiers, profiter de ses beautés et du calme apaisant qui s’en dégage…
Bref, la Côte d’Azur c’est bien, mais pour les petits villages sympas, l’Alsace c’est mieux: Ribeauvillé, Riquewihr, Beblenheim. Là où les cavistes se font un plaisir, voire un devoir, de faire goûter leurs excellents vins gratuitement! Elle est pas belle la vie en France?
Je n’ai pas eu la chance de visiter l’Alsace encore. Avec notre piètre dollar canadien sur le moment, c’est dure pour le portefeuille. Mais je prends note de ces villages que j’espère pouvoir visiter un jour 🙂 Bon je ne bois pas, mais je suis certaine que j’y trouverai mon compte hehe.
L’arrière pays niçois est définitivement l’une de mes régions préférées en France, pour tout ce qu’elle véhicule. Je ne compte plus le nombre de fois où je me rendais sur place avec des amis ^_^
Tu viens du sud de la France Aala? Je n’avais aucune idée qu’il y avait de pareils endroits aussi près de la côte 🙂
A découvrir effectivement! les photos sont très belles et ne connaissant pas du tout l’arrière pays niçois, j’étais incapable d’imaginer qu’on pouvait y faire une immersion dans l’univers médieval
Merci Rhay 🙂 Ahh j’ignorais aussi que ca pouvait avoir l’air de cela. J’ai été vraiment ravie de partir voir ce qui se cachait derrière les cosmopolites Cannes et Nice.
Tu m’avais caché cela ta visite du samedi, pendant que tu te découvrais ces villages j étais sur l’île de Saint Honoré…et quand je lis ton récit qui est au passage très bien écrit, je t’envie presque car c’est vraiment joli l’arrière pays niçois. je n’ai pas ressenti autant d’émotions sur l’île pourtant j étais bien accompagnée ^^.
Au plaisir de te relire 🙂
ahahah ouais c’était ma surprise personnelle aussi. Je n’avais aucune idée que j’allais y aller. Je n’avais qu’une chose en tête par contre, voir des petits villages francais. J’adore les villages et l’ambiance qui y règne. Alors j’ai été bien choyée avec ce choix.
Pour les émotions, surement que tu n’aurais pas ressenti comme moi non plus, car je ne suis pas habituée à voir des petits villages européeens alors que toi si 😉 C’est donc plus facile de m’émouvoir. Et voyager seule permet également plus de s’émouvoir je trouve et de vivre à fond ses émotions.
La France de mes rêves, celle du film La gloire de mon père. Je rêve de Bretagne aussi et du pays des ch’tis. Tu adorerais aussi La Rochelle et l’Île d’Aix sur la côte ouest. L’Île de Ré est à visiter seulement si on connait des locaux: ils pourront t’emmener faire une balade en bateau. Très chouette récit!
Merci Pascale 🙂 Ahh moi aussi je rêve de tout cela.. faire un Eurotrip me tenterait énormément. Mais bon,l’euro est très cher pour nous alors je ne peux pas me permettre. Un jour peut-être 🙂
Superbes ces petits villages ! Et dire que je n’ai jamais pris le temps de visiter l’arrière pays niçois !
Le train c’était pratique Rachel ? Merci pour les belles photos en tout cas
Ahhh ben là tu devrais Emmanuel 🙂 Le train était moyennement pratique, mais il offre une belle expérience. Ce sont les horaires que je trouvais trop espacées, trop peu dans la journée à mon goût pour faire les villages que je voulais. J’ai dû me limiter à deux, mais bon c’était super quand même.
Oh la la… c’est vraiment une très belle région !
Oui vraiment. Je ne savais aucunement à quoi m’attendre et ce fut une vraiment belle surprise. J’adore les petits villages d’Europe…que je connais trop peu malheureusement encore.